Deux annexes du Guide d’aide à la Gestion des Alertes d’origine alimentaire font l’objet d’une révision suite à la publication d’un avis de l’ANSES du 27 juin 2023 mettant en évidence de nouvelles données concernant les bactéries E. Coli pathogènes. Ainsi, la partie 1 de l’annexe X et l’annexe XI du guide sont révisées afin de prendre en considération le sérotype O80. En effet, même si ce sérotype est relativement rare dans les aliments, il est fréquemment en cause dans les formes cliniques graves d’intoxication à Escherichia Coli. Les bactéries d’E.Coli pathogènes sont responsables régulièrement de toxi-infection alimentaires collectives (TIAC). Selon le dernier bilan annuel d’évolution épidémiologique de Santé Publique France, en 2022, le nombre de TIAC notifiées suite à des contaminations par différentes bactéries a d’ailleurs été le plus élevé enregistré depuis la mise en place de la surveillance en 1987. Encore récemment, plusieurs enfants ont été hospitalisés suite à une contamination de fromages à E. Coli. En outre, plusieurs d’entre eux ont développé un Syndrome Hémolytique et Urétique (SHU), une maladie grave causée par la bactérie.
Une nouvelle classification des souches d’E. Coli pathogènes à l’origine des révisions du Guide d’aide à la Gestion des Alertes d’Origine Alimentaire
Rappelons que, selon la définition de Santé Publique France, « les Escherichia Coli producteurs de shigatoxines (STEC) sont des agents pathogènes responsables d’infections humaines. ». Aussi, les STEC se transmettent à l’Homme de plusieurs façons :
- via la consommation de denrées alimentaires (particulièrement la viande de bœuf hachée crue ou insuffisamment cuite, les produits au lait cru hors fromages à pâte pressée cuite, les végétaux crus, les produits à base de farine crus ou insuffisamment cuits…) ou d’eau contaminées
- par transmission interhumaine
- par contact avec des animaux porteurs de la bactérie
Les manifestations cliniques d’une infection à E. Coli sont variées et vont d’une diarrhée bénigne à des SHU graves.
Parmi les STEC, ce sont principalement les souches EHEC (E. Coli entérohémorragiques) qui conduisent à des infections graves chez l’Homme.
Dans son avis de 2017, l’ANSES identifiait cinq sérotypes dominants de EHEC. Ainsi, les sérotypes O157,O26, O103, O145, O111 et O104 faisaient l’objet d’une surveillance particulière.
Suite à une saisine de la DGAL de 2020, l’ANSES a redéfini les déterminants de virulence des souches d’E. Coli STEC. Par conséquent, depuis juin 2023, la liste des sérotypes sous surveillance intègre le sérotype O80.
Ainsi, les aliments contaminés par des souches d’E.Coli (EHEC) du sérotype O80 sont dorénavant considérés comme dangereux. En conséquence, les mesures de gestion prévues dans le guide d’aide à la gestion des alertes d’origine alimentaire s’appliqueront.
Pas de révision des plans d’autocontrôles exigée
Les mises à jour de la partie 1 de l’annexe X et de l’annexe XI suite à la publication de l’instruction technique DGAL/MUS/2024-81 ne nécessitent pas que les exploitants agro-alimentaires effectuent des révisions de leurs plans d’autocontrôles.
Cependant, ils ont l’obligation d’actualiser leur documentation afin d’être en mesure d’identifier et de gérer une alerte en cas de résultat d’analyse positif à E. Coli (EHEC) O80.
Nous sommes disponibles pour vous informer davantage sur la révision du Guide d’aide à la gestion des alertes. Nous pouvons également vous aider à prendre en compte ces nouvelles données sur E. coli.
En outre, nous vous accompagnons à mettre en place vos plans d’autocontrôles de façon efficace et pertinente.
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