Le règlement (CE) n° 1333/2008 du Parlement Européen et du Conseil du 16 décembre 2008 sur les additifs alimentaires définit les colorants (naturels ou de synthèse) comme « des substances qui ajoutent ou redonnent de la couleur à des denrées alimentaires ».
Ce texte de référence en matière de réglementation sur les additifs précise également que : « les préparations obtenues à partir de denrées alimentaires et d’autres matières de base naturelles alimentaires par extraction physique et/ou chimique conduisant à une extraction sélective des pigments par rapport aux constituants nutritifs ou aromatiques sont des colorants ».
L’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) rappelle que les colorants alimentaires sont des additifs alimentaires qui sont ajoutés aux aliments principalement pour les raisons suivantes :
- compenser les pertes de couleur dues à l’exposition à la lumière, à l’air, à l’humidité ou aux variations de température ;
- renforcer les couleurs naturelles ;
- ajouter de la couleur à des aliments qui, autrement, n’en auraient pas ou auraient une couleur différente.
Pour mémoire, on distingue deux types d’additifs : naturels (issus de microorganismes, d’algues, d’extraits végétaux ou minéraux) et de synthèse.
Colorants naturels ou de synthèse : la fonction définit la catégorie… et l’étiquetage !
On notera en outre que « les denrées alimentaires, séchées ou concentrées, y compris les arômes entrant dans la fabrication de denrées alimentaires composées, utilisées en raison de leurs propriétés aromatiques, sapides ou nutritives, tout en ayant un effet colorant secondaire » ne sont pas considérées comme des colorants.
C’est le cas par exemple du paprika, du curcuma, du safran ou encore du curry.
Par conséquent, qu’il s’agisse d’un colorant naturel (ex : jus de carotte pourpre, rouge de betterave…) ou de synthèse, c’est vraiment la fonction qui va définir la dénomination. Certains colorants peuvent d’ailleurs avoir une origine naturelle ou de synthèse. C’est le cas par exemple de l’acide carminique (E120).
Les mentions relatives à l’étiquetage doivent ensuite être conformes au règlement INCO du 25 octobre 2011.
Ainsi, en application de la partie C de l’annexe VII dudit règlement, les ingrédients utilisés comme colorants seront étiquetés de la façon suivante : nom de leur catégorie suivie de leur nom spécifique ou, s’ils sont répertoriés ainsi dans le règlement CE 1333/2008, de leur numéro E soit :
colorant : [nom ingrédient]
Colorants exigeants des mentions complémentaires
En application de l’article 24 du règlement (CE) n° 1333/2008, la présence de certains colorants dans les denrées alimentaires doit s’accompagner de la mention complémentaire suivante :
nom ou numéro E du ou des colorants : peut avoir des effets indésirables sur l’activité et l’attention chez les enfants.
C’est le cas pour les colorants suivants :
- Jaune orangé S (E 110)
- Jaune de quinoléine (E 104)
- Carmoisine (E 122)
- Rouge allura (E 129)
- Tartrazine (E 102)
- Ponceau 4R (E 124)
Naturels ou de synthèse, les colorants doivent donc être mentionnés en tant que tels sur les étiquettes.
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