Un discours rependu voudrait que tout ce qui provient directement de la nature soit bon pour la santé. Et pourtant il peut arriver que le risque, en matière alimentaire, provienne d’une source totalement naturelle. C’est le cas des alcaloïdes pyrrolizidiniques. Car derrière ce terme un peu barbare, se cachent des molécules d’origine végétale. Mais qui n’en sont pas moins considérées comme potentiellement dangereuses. Ou du moins cancérigène. Et ce sur le long terme. Comme vous devez le savoir déjà, en matière de contaminants dans les aliments, la commission européenne possède des prérogatives pour fixer de teneurs maximales. Et c’est ce qu’elle vient de faire pour ces fameux alcaloïdes pyrrolizidiniques en modifiant le réglementent (CEE) n° 1881/2006.

Les alcaloïdes pyrrolizidiniques.

Les alcaloïdes pyrrolizidiniques sont des toxines produites naturellement et contenus dans certaines plantes. Essentiellement des mauvaises herbes. Cependant, d’après l’EFSA, 6000 espèces de plantes de par le monde seraient susceptibles d’en contenir. Bien entendu, me direz-vous, les mauvaises herbes n’ont pas pour vocation de servir à l’alimentation humaine. Cependant la contamination peut se dérouler lors de la récolte. Ce sont les thés et tisane mais également le miel qui sont les aliments le plus souvent montrés du doigt. Les deux premiers à cause de contaminations lors des récoltes des plantes leur étant destinées. Le miel, lui, à cause du butinage des abeilles.

Quelle toxicité pour les les alcaloïdes pyrrolizidiniques.

Les alcaloïdes pyrrolidiniques peuvent déclencher des mutations génétiques mais également des tumeurs hépatiques. Ajoutons, également, de possibles mutations fœtales. C’est du moins ce qu’a montré l’expérimentation sur les rats, par consommation orale régulière. Car l’homme n’est pas le seul mammifère à y être sensible. Le bétail l’est également. À commencer par les porcins mais également les équidés, les bovins et les caprins. Le 27 juillet 2017 l’autorité européenne de sécurité des aliments a estimé le risque sur la santé humaine. Cependant ce risque peut être limité par des bonnes pratiques agricoles.

Le règlement européen 2020/2040

C’est le 11 décembre 2020 que la commission européenne a publié un règlement fixant une teneur maximale en alcaloïdes pyrrolidiniques. Et cela en modifiant l’annexe du règlement (CE) 1881/2006. Sans surprise ce sont les thés et tisanes qui sont visées. Mais également les compléments alimentaires à base de plantes ou de pollen ou encore les graines de cumin. Cependant, au regard du long temps de conservation de ces aliments, et afin de permettre une transition en douceur, ce règlement ne sera applicable que le 1° juillet 2022. Et les produits commercialisés avant cette date peuvent rester sur le marché jusqu’au 31 décembre 2023.