Sans doute connaissez-vous l’additif E171. Si vous ne l’utilisez pas, le Dioxyde de Titane est plusieurs fois apparu dans l’actualité. Un communiqué de presse daté du 17 avril 2019 nous apprend sa future interdiction le 1° janvier 2020. Ce ne sont pas moins deux ministres et une secrétaire d’État qui ont cosigné ce communiqué. Nous y retrouvons le ministre de la transition écologique et solidaire et le ministre de l’Économie et des Finances. On y retrouve également Brune Poirson, secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique et solidaire. Les ministres ont pris cette décision par mesure de précaution suite à un avis de l’ANSES du 12 avril 2017.
Un point sur l’additif E171
Les industriels produisent le Dioxyde de Titane à partir de minerais essentiellement extraits dans l’hémisphère sud. C’est notamment d’Australie et d’Afrique du sud que proviennent ces minerais. Vous retrouverez cet additif essentiellement dans l’industrie alimentaire, la cosmétique ou les produits pharmaceutiques. Et son rôle essentiel porte sur la coloration, puisqu’il possède un effet blanchissant. Cependant le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) l’a classé comme potentiellement cancérigène. De plus des études ont démontré des effets néfastes sur l’animal. Enfin sa possible utilisation sous forme de nanoparticules peut compliquer son traitement par l’organisme. Notons aussi que l’additif E171 n’est pas autorisé dans l’alimentation bio.
L’avis de l’ANSES sur le Dioxyde de Titane
La Direction générale de la santé, la Direction générale de l’alimentation et la Direction générale de la prévention des risques ont saisi l’ANSES le 28 février 2019. Le but ? Produire un avis scientifique et technique sur les risques quant à l’ingestion de l’additif E171. Depuis un précédent avis rendu en 2017, l’agence remarque que le flou subsiste quant aux effets du Dioxyde de Titane. Ainsi sur les 25 études relatives à sa toxicité parues depuis 2017, l’ANSES remarque qu’aucune ne permet d’accréditer ou de rejeter de potentiels effets cancérogènes. Elle déplore également le manque de données, notamment en provenance des fabricants, permettant d’évaluer la dangerosité du E171. Elle note qu’aucune Dose Journalière Admissible n’a été établie à ce jour.
Que retenir du communiqué de presse gouvernemental ?
Les trois ministres prennent acte des difficultés d’évaluation soulignées dans l’avis de l’ANSES. Dans ces conditions, ils annoncent la signature d’un arrêté suspendant la commercialisation des aliments utilisant l’additif E171 à compter du 1° janvier 2020. Le gouvernement va transmettre cet arrêté à la commission européenne. En effet celle-ci l’utilisation de cet additif. L’Europe pourra ainsi examiner cette mesure. Cette mesure fait suite à d’autres, déjà prises par le gouvernement. Comme la saisine de la commission européenne en 2018 ou des demandes de substitution faites auprès des industriels. À noter que l’arrêté n’est pas encore publié.
Vous trouverez Texte officiel Dioxyde de Titane