Le 25 janvier 2019, la France fixait des limites maximales de résidus (LMR) pour le chlordécone. Ce produit phytosanitaire, insecticide, est considéré comme neurotoxique et cancérogène. Il est, également, à la base d’un scandale en Martinique et en Guadeloupe. Notre pays a pris cette décision par un premier arrêté. Or un nouvel arrêté, signé par quatre ministères, a modifié ces LMR le 23 mai 2019. Si vous commercialisez de la viande ou des abats, ou bien encore du poisson et des fruits de mer, cet arrêté vous concerne. Il vous faudra donc en tenir compte. Mais, avant de vous parler de ces limites, connaissez-vous la substance dont il est question ?
La petite histoire du chlordécone
Le chlordécone est un insecticide, donc, qui a été commercialisé en France sous le nom de Képone puis de Curlone. C’est dans les années 1950 et aux États-Unis d’Amérique que ce produit est développé puis commercialisé. Il a été très utilisé pour défendre les bananiers contre le charançon. Un parasite contre lequel il a prouvé son efficacité. Mais il a aussi été utilisé sur bon nombre d’autres cultures. Notamment le tabac ou bien encore les agrumes. Il a pu, également, lutter efficacement contre le mildiou. Cependant des études menées dans les années 1960 ont montré une toxicité sur certains animaux. Enfin, en 1975, dans une usine de Virginie fabricant du chlordécone, des ouvriers ont développé des troubles neurologiques et testiculaires. C’est cet incident qui conduira son interdiction aux USA en 1976. Néanmoins il faudra attendre 1990 pour que la France interdise, à son tour, ce produit.
Les effets nocifs de cet insecticide
De nombreuses observations ont montré de possibles effets toxiques du chlordécone, chez l’homme comme chez l’animal. On note, notamment, des effets neurologiques, des atteintes rénales ou encore des effets cancérigènes. Ce pesticide se concentrant dans le foie, on parle, entre autres, de cancer de cet organe. Mais également de cancer de la prostate ou de myélomes multiples. On a constaté, par exemple, une recrudescence de cancers de la prostate en Martinique où le chlordécone a été massivement utilisé dans les bananiers.
Quelles sont les limites maximales de résidus ?
Nous parlons d’une substance qui peut rester plusieurs siècles dans le sol. Et de la même façon se déverser dans les eaux. Si les végétaux ne sont que très peu touchés, les poissons et les fruits de mer sont particulièrement exposés. Ainsi que les animaux par l’intermédiaire de l’eau qu’ils boivent. Ainsi il n’est pas surprenant de constater que les limitations touchent les produits carnés (et les abats) ou les produits de la mer. Bovins, porcins, ovins, caprins et volailles sont visés au même titre que les poissons et les fruits de mer. Tous ont désormais une limite maximale de résidus de chlordécone de 0,020 mg/kg.