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Les contaminants chimiques au coeur des préoccupations alimentaires

Oxyde d’éthylène, perfluoroalkylés, ochratoxine A, acide cyanhydrique… Qu’ont en commun ces substances en dehors du fait que leurs noms soient difficilement prononçables ? Ce sont des contaminants chimiques qui peuvent être présents dans l’alimentation. Et ils sont au cœur des préoccupations alimentaires actuelles, à travers différents textes réglementaires publiés cet été.

Alors que le mois d’août est plutôt calme en matière de réglementation alimentaire, cette année, pas moins d’une dizaine de textes ont été publiés. Ils traitent d’un même sujet préoccupant : les contaminants chimiques dans l’alimentation.

Faisons le point sur les contenus et changements induits par ces textes.

L’oxyde d’éthylène : vers une absence de résidus dans les additifs alimentaires

Alors que l’oxyde d’éthylène est reconnue officiellement comme substance cancérigène, mutagène et toxique pour la reproduction (règlement (CE) n°1272/2008), il n’existait pas jusqu’alors de limite quantifiée relative à sa présence dans les additifs alimentaires. Toutefois, le règlement (UE) n°231/2012 prévoyait une interdiction de l’utilisation de l’oxyde d’éthylène dans la stérilisation des additifs alimentaires. Il fixait également le seuil de 0,2mg/kg pour les additifs alimentaires dans la production desquels l’oxyde d’éthylène était utilisé.

Pour mémoire, le règlement (CE) n° 396/2005 fixe quant à lui les limites maximales applicables aux résidus de pesticides (dont l’oxyde d’éthylène) présents dans ou sur les denrées alimentaires. Nous avions fait le point en vidéo sur ce sujet l’année dernière.

Les récents rappels alimentaires et plusieurs notifications du réseau d’alerte rapide européen pour l’alimentation humaine et animale (RASFF) ont conduit la Commission Européenne à adopter un texte plus restrictif.

Ainsi, le récent règlement (UE) 2022/1396 prévoit qu’ « aucun résidu d’oxyde d’éthylène supérieur à 0,1mg/kg, quelle que soit son origine, ne peut être présent dans  les additifs alimentaires. »

Les perfluoroalkylés sous étroite surveillance

Les perfluoroalkylés sont des substances chimiques artificielles. L’industrie y a largement recours. Par exemple, ils sont utilisés dans la transformation des aliments ou dans la fabrication d’emballages alimentaires.

Ces molécules sont particulièrement surveillées depuis le début des années 2000. Persistantes dans l’environnement et dans l’organisme, elles présentent un risque potentiel sur la santé.  Elles ont fait l’objet d’une évaluation des risques de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) en 2020. L’EFSA recommandait alors de recueillir davantage de données relatives à la présence des substances perfluoroalkylées dans les denrées alimentaires.

Dans le droit fil de cette évaluation des risques, le règlement (UE) 2022/1428 vient ainsi préciser les méthodes de prélèvement et d’analyse d’échantillons à utiliser pour le contrôle des teneurs en substances perfluoroalkylées dans certaines denrées alimentaires.

La recommandation (UE) 2022/1431 vient quant à elle élargir la recherche de présence de différentes substances perfluoroalkylées dans les aliments. Elle ouvre également cette recherche à une gamme plus vaste d’aliments représentatifs des habitudes de consommation.

L’ochratoxine A : des teneurs maximales abaissées et de nouvelles denrées alimentaires concernées

L’ochratoxine A est une mycotoxine naturelle produite par des champignons. On la trouve dans de nombreux aliments. Elle se développe au moment du séchage au soleil et du stockage sur des produits tels que les céréales, le café, les fruits séchés, les épices…

Potentiellement cancérigène pour certaines catégories de consommateurs, le règlement (CE) n°1881/2006 fixait ses teneurs maximales pour un certain nombre d’aliments.

L’ochratoxine A a été retrouvée dans de nouvelles denrées alimentaires. Le règlement (UE) 2022/1370 vient donc modifier le règlement de 2006.

Ainsi, il faudra vérifier que les taux d’ochratoxine À respectent les teneurs maximales fixées pour des produits tels que les herbes séchées, les pistaches ou encore le cacao. Les produits de boulangerie, les raisins secs et le café devront respecter un taux d’ochratoxine A plus faible qu’auparavant.

Mercure et produits de la mer : un contrôle plus précis pour affiner les conseils de consommation

Entre risques liés à l’exposition au mercure et bienfaits pour la santé de la consommation de poissons, l’Autorité européenne de sécurité des aliments tente constamment de trouver le juste équilibre.

Pour affiner ces conseils de consommation et préserver la santé des consommateurs,  l’Autorité européenne a publié la recommandation (UE) 2022/1342 qui prévoit des contrôles plus précis. La présence de méthylmercure et de mercure total sera contrôlée sur une gamme élargie de poissons, crustacés et mollusques.

Les teneurs maximales d’acide cyanhydrique modifiées et élargies à de nouveaux produits

Libérée lors de la mastication ou de la transformation de denrées alimentaires d’origine végétale contenant des glycosides cyanogènes lorsqu’ils entrent en contact avec des enzymes hydrolytiques, l’acide cyanhydrique est une substance très toxique. On retrouve notamment des glycosides cyanogènes dans les amandes d’abricots.

D’autres aliments tels que les graines de lin, les amandes ou le manioc contiennent également des teneurs élevées en glycosides cyanogènes.

Afin de prévenir les éventuels risques pour la santé, le règlement (UE) 2022/1364 fixe des teneurs plus strictes pour l’ensemble de ces aliments sous différentes formes et modifie ainsi le règlement (CE) 1881/2006.

Cette actualité riche autour des contaminants chimiques dans l’alimentation va engendrer de nombreux changements et obligations nouvelles. Notre équipe est disponible pour vous accompagner à les anticiper et les mettre en place.

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