« Quand nous en serons au temps des cerises » nous narre la chanson. Confinement oblige, on en viendrait presque à oublier que ce temps approche. En effet nous pourrons prochainement retrouver ce petit fruit rouge sur les étals. Et profiter de ses saveurs sucrées qui, chaque année, nous ravissent les papilles. Cependant nos autorités, elles, n’ont pas oublié ce prochain avènement. Ni les importations qu’il va générer. Ainsi un arrêté du 8 avril 2020 aborde la question. Celui-ci est consigné par les ministères de l’économie et des finances et de l’agriculture et de l’alimentation. Ainsi, pour la quatrième année consécutive, l’importation de cerises provenant de pays utilisant le diméthoate est interdite.

Rappels sur le diméthoate

Le diméthoate est un composé neurotoxique organophosphoré. Ce qui en fait un excellent insecticide ainsi qu’un excellent acaricide. Cette molécule étant extrêmement bien soluble dans l’eau, elle présente l’avantage d’être facilement nettoyée. De plus les études ont montré qu’il est moins toxique pour l’être humain que les autres composés organophosphorés. Cependant la dose orale toxique se révèle très dure à déterminer. En effet les animaux qui servent à faire des tests en laboratoire présentent une sensibilité différente à celle de l’être humain. Et cette variabilité dans la toxicité se retrouve, également, dans la nature. Ainsi on a pu observer des effets importants pour les animaux à sang froid mais également pour les oiseaux.

Bien sûr, en tant qu’insecticide, le diméthoate est toxique pour les insectes. Notamment les pollinisateurs. Son utilisation le fait se déposer sur les plantes. Et on le retrouve ainsi dans le nectar à des doses toxiques pour les larves d’abeilles.

Une interdiction qui ne date pas de l’arrêté du 8 avril 2020

Notre pays a interdit l’utilisation du diméthoate pour les cerises. Et ce depuis le 1° février 2016. Avant cela il servait à lutter contre le moucheron asiatique, Drosophila suzukii. Un insecte auquel les cerisaies sont particulièrement vulnérables. Il est à noter qu’il n’existe pas d’interdiction globale du diméthoate au niveau européen. Et ce malgré une demande française d’avril 2016. La France fait donc, depuis, jouer la clause de sauvegarde nationale. Paris agit ainsi tout d’abord pour protéger le consommateur. Mais interdit également les importations en provenance des pays utilisateurs pour éviter une distorsion de la concurrence. On peut compter au nombre des pays concernés l’Autriche, la Croatie, la Turquie, l’Argentine ou encore le Chili.

Bien sûr nous nous tenons à votre disposition pour tout complément d’informations. Nos équipes restent à votre service.